C’est la brume qui essuie les aiguillettes grillées lorsque la chappe d’humidité tiède tombe d’un coup et manque de couper le souffle de l’être humain qui siège là, à tout hasard. Les filles sont plus loin; elles batifolent entre elles, amoureuses toutes qu’elles sont de l’hôte propre sur lui qui a toujours un sourire presque narquois au bord des lèvres, indifférent. Mais, aucune n’est pour lui.
Ce soir, la lune en a décidé autrement et crache son venin laiteux à travers l’onde qui entoure les bois. Nous sommes seuls. La folie d’abandon de l’une d’entre elle, la mienne, vient toucher sa gorge en expirant, comme si elle déglutissait de l’amour. Elle n’en sortirait pas indemne si elle était un homme, seul, écorché vif au jeu du supplice de la roue de l’innocence. Un homme n’a pas le droit d’être innocent; il devient homme lorsqu’il est coupable de quelque chose.
Et c’est l’hécatombe autour du feu, de gros mots en rots cochons, d’yeux injectés de sang en poursuites qui entravent. Il n’y a même pas de victimes. Elles sont habituées à subir; elles le cherchent maintenant et chantonnent en pensant s’être bien amusées.
Il sonne, le départ et tout est parti et tout est fini et tout recommencera; jamais, me promets-je.
Il reste la route, les bises de départ, le retour à la solitude et l’impression d’avoir vécu quelque chose d’exceptionnel, qui doit rester exceptionnel.
Comme en primaire, lorsque nous faisions des avions à réaction de rédactions racontant les vacances et les clairs de lune à Maubeuge. Quand j’étais aveugle. Et je suis resté bigleux. Cela dit, vaut mieux être bigleux que monogleux…
En quatre ans, je n’ai pu sortir une bonne chose. Je ne sais pas. Je jouais au hockey dans les couloirs, je flashais sur Mickaël Jackson et j’entrais dans la danse.
Dans tous les pensionnats du monde, on a dû y penser : « Et pourquoi il y a pas été ?… ». Il était là, dodu, coquet et les écrase-merde au bout des mains. On savait qu’on s’endormirait déjà reposé… Tout le compte était là.
Le compte…. Le compte est bon; il est toujours bon et il penche toujours du mauvais côté. Du bon côté, il y a les autres, ceux qui parlent fort pour imposer en faisant semblant d’expliquer. Eux, ils traînent du bon côté. Je dis : ils traînent. Ils ne traînent pas. Ils avancent. Et les autres payent.
Il y en a qui sont BCBG, eux, ils charment et ils avancent. Le point commun, c’est qu’ils avancent. Ils savent parler fort aussi. Ca ne dépend pas de la chose.
Et pourquoi les séries les plus intéressantes sont en fait celles qui ont une fin…. Moi, je préfère quand la série a un début, un milieu et une fin. Quand je pense aux millions de vieux qui sont accro à Amour, Gloire et Beauté et qui ne connaîtront jamais la fin…
Enfin…
Soudainement, le vent s’éclate en de multiples directions. Un éclair surgit. C’est l’orage ! Rentrez les marmottes, vous mettre à l’abri. Maman va vous sècher… Oh Oh Oh !!! Qu’est-ce que ce n’est pas intéressant quand le temps n’est pas de la partie….
Ça ira mieux demain, peut-être…